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« On a mesuré l’empreinte carbone du lai « On a mesuré l’empreinte carbone du lait pour l’alléger »

Le Gaec Delattre a diminué les émissions de gaz à effet de serre de son élevage laitier de 10 %, en modifiant ses pratiques.

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Benoît Delattre, installé à Guigny (Pas-de-Calais) avec ses parents, Jean-Marie et Françoise, fait partie des 10 exploitations laitières du Nord-Pas-de-Calais qui ont accepté de jouer le jeu du projet Life Carbon Dairy. Dans ce cadre (lire encadré), ils ont évalué en 2014 l’impact de leurs élevages en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES). « Le bilan carbone, réalisé par la chambre d’agriculture, prend en compte les différentes émissions de GES de l’atelier laitier : méthane (CH4), dioxyde de carbone (CO2) et protoxyde d’azote (N2O), ramenés en équivalent CO2 (éq CO2), explique le jeune agriculteur. Ces gaz proviennent de la rumination des bovins, des effluents, de l’énergie utilisée sous forme de fuel et d’électricité ou celle nécessaire à la fabrication des engrais… Le calcul intègre aussi les émissions liées aux achats d’aliments et d’animaux, ainsi que le carbone stocké par les 45 ha de prairie et les 2 km de haies de l’exploitation, ou déstocké par les cultures. » L’exploitation, qui compte près de 100 vaches laitières sur 138 ha, émet 796 t d’éq CO2 par an pour son activité lait, et elle en stocke 50,6 t. Soit un bilan de 745,4 t. Ce qui correspond pour une production de 777 500 l de lait à 0,96 kg éq CO2/l, un peu moins que la moyenne nationale.

Une fois le diagnostic établi, la chambre d’agriculture a identifié les pistes qui pouvaient être mises en œuvre pour réduire cette empreinte carbone. Depuis, Benoît et ses parents ont trié le troupeau. En éliminant les vaches les plus âgées, ils ont augmenté la productivité moyenne de 8 025 à 8 400 kg/VL/lactation. En parallèle, ils ont diminué de 28,3 à 26 mois l’âge au premier vêlage. « Avec le récupérateur de chaleur installé sur le tank à lait, la consommation électrique est passée de 57 à 44 kWh/1 000 l, ajoute Benoît. Nous avons privilégié les fourrages produits sur la ferme, implanté 1,4 ha de maïs en plus, et réduit de 350 kg/VL le concentré à base de blé, pulpes sèches et aliment liquide. » Ils en apportent désormais 1 790 kg/VL contre 2 185 kg avant. « Avec le passage au non-labour pour 30 ha de maïs, nous avons également réduit notre consommation de fuel de 239 à 233 l/ha. » Le Gaec a aussi baissé de 20 unités ses apports d’azote sur prairies.

Baisse de 10 %

« Mises bout à bout, toutes ces améliorations ont permis de diminuer l’empreinte carbone de notre atelier lait de 10 %, à 0,85 kg éq CO2/l, tout en réduisant nos charges et sans accroître le temps de travail », se félicite Benoît. Le coût du diagnostic et du conseil a été pris en charge dans le cadre du projet. Les éleveurs voisins, qui ont suivi la présentation des résultats, sont intéressés par la démarche. Ils craignent, cependant, qu’une fois le programme terminé, la mesure de l’impact carbone du lait devienne obligatoire, et cette fois à la charge de l’éleveur.

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